En naturopathie, la psychologie est l’étude des perturbations qui vont atteindre notre mental. Elle tient une place de choix dans la naturopathie car elle va aller chercher « la cause de la cause de la cause » de nos déséquilibres.
Personne ne peut résoudre un problème de santé en restant dans l’état d’esprit qui a créé le problème
Thomas Edison
C’est d’ailleurs bien ce plan causal qui nous occupe, naturopathes, et pas vraiment la façon dont nous allons les imprimer dans nos corps. Nous avons d’ailleurs tous une manière différente de réagir et de rebondir.
Mais cela n’est pas les conséquences sur lesquelles nous allons agir. La naturopathie va tenter de comprendre le mode de fonctionnement des individus et de rétablir l’équilibre psychologique à long terme.
Mais pour les déceler et partir, tels des détectives à la recherche d’indices lors de nos bilans, il faut encore comprendre quels sont les ressorts et les phénomènes mentaux.
Les phénomènes mentaux
Les éléments psychiques tout d’abord qui nous permettent de mieux appréhender le courant de notre pensée :
- L’affectivité (ou les émotions générée par les sensations agréables ou désagréables, de souffrance ou de plaisir qui animent nos vies),
- L’intellectualité (qui s’appuie sur notre mémoire mais aussi sur notre imagination créatrice),
- La volition (ou nos impulsions mentales dont dépendent la résolution, la volonté et la décision).
Et encore, les ensembles psychiques, n’interviennent jamais seuls. Ils se complètent, se soutiennent, sont dépendants les uns des autres. L’esprit, la pensée, le caractère… se complètent, leurs actions se combinent et se mêlent aux éléments psychiques (affectivité, intellectualité, et volition) afin de mettre en œuvre et utiliser un maximum d’éléments conduisant à l’aboutissement d’un projet, d’une tâche, d’une action, d’un raisonnement… De notre psychisme.
L’esprit. Il est bien plus, selon une vision matérialiste, qu’une « sur-qualité » de notre cerveau. L’esprit dépasse bien et de beaucoup la « cage physique et matérielle » de notre cerveau. L’homme filtre cette conscience de façon différente selon le sens qu’il donne à sa vie. Il pourra l’interpréter de façons différentes. De plus, la qualité de l’énergie que nous recevons pourra elle-même avoir des qualités différentes : physique avec pour destination notre corps matériel ou mentale afin de nourrir notre réflexion et mentalisation. Cette énergie ayant globalement, une intention « noble » de perfectionnement.
La pensée. Elle est un mouvement ininterrompu d’images, de considérations, de jugements qui évoluent dans notre espace mental. Elle est faite de phénomènes psychiques que sont les éléments de base : les sensations, les souvenirs, les perceptions, eux-mêmes créant les idées, qui s’assemblent entre elles pour former les jugements, les opinions. La pensée est un mouvement continuel, une activité mentale perpétuelle qui existe en dehors de notre conscience psychologique.
Dans cette pensée, témoin de notre acticité mentale, se loge le puits de nos souvenirs et donc, une formidable source de potentialités. Tous ne sont pas conscients. Et notre subconscient est une zone limitrophe entre deux zones de notre inconscient : le sous inconscient qui est le siège de notre matérialité, de nos besoins ; et de notre sur inconscient qui gère le pôle supérieur et nos choix.
Ne croyez pas tout ce que vous pensez.
Lee Brice
La personnalité. Elle est le ciment de notre psychisme, l’unité de notre comportement individuel. Elle peut évoluer certes, mais elle reste stable. Elle est l’ensemble de tous les phénomènes psychiques de notre corps mental. Mais cette personnalité, ce moi, est à distinguer de notre « moi profond ».
Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va
Sénèque
Le caractère. Il est la caractéristique de notre personnalité. C’est un ensemble de facteurs concomitants qui nous caractérisent. Notre caractère peut avoir une dominante : affective, intellectuelle, active ou équilibrée. P V Marchesseau a proposé une classification de ces caractères suivant qu’ils soient : Rétractés (branche neuro-arthritique, les respiratoires, les cérébraux, les nerveux) ou Dilatés (branche sanguino-pléthorique, les sanguins, digestifs, obèses).
L’intelligence. C’est « l’intellect raisonnant », elle rassemble et intègre les données pour les organiser en un schéma « logique ». Elle fixe les idées au moyen des mots qui s’articulent entre eux et formulent des jugements. Ceux-ci peuvent être exploités de façon concrète ou abstraite et être reliés entre eux pour former des raisonnements. L’intelligence permet à la pensée de reproduire le monde extérieur et de l’appréhender.
La véritable intelligence est celui qui ne rejette rien et qui intègre tout.
Pierre-Valentin Marchesseau
La conscience. Elle nous permet d’être le spectateur de notre propre pensée. Nous sommes capables d’affiner le champ de notre conscience pour augmenter l’attention que nous portons à un certain sujet (et donc d’avoir une conscience plus perspicace) tout comme de dilater ce faisceau (comme lors de la pratique de la relaxation et de la méditation). Le niveau idéal de la conscience est la maîtrise de soi, la paix des sens, dans le but de canaliser notre flux intérieur au niveau de la conscience et de devenir des spectateurs plus efficaces de nous-même et développer notre réceptivité.
Les techniques naturopathiques appliquées à la psychologie et à l’approche émotionnelle
Mais le naturopathe n’est pas un psychologue. En revanche, il saura faire preuve :
- D’écoute
- De disponibilité
- De compétence
- D’amoralité
- Et même d’un peu et même beaucoup d’intuition pour comprendre au mieux son consultant.
Et il dispose d’outils naturels et holistiques au service de la force vitale et d’autoréparation du consultant.
L’amour n’est pas dans le champ de l’ego. Là où est l’amour, le moi n’est pas.
Jiddu Krishnamurti.
Les fleurs de Bach
La « florathérapie » est une technique curative et naturelle mise au point dans les années 1930 par le Dr Edward Bach.
Le Dr Edouard Bach était un médecin renommé, et homéopathe qui dédia sa vie à la création d’élixirs floraux selon une méthode bien précise. Il découvrit que la maladie était souvent liée à des troubles psychologiques et émotionnels.
La guérison doit venir de l’intérieur de chacun de nous
Edward Bach
Le Docteur Bach part du principe qu’ « Il n’y a pas de maladie, il n’y a que des malades ». Il conduit de façon intuitive ses recherches et à partir de 38 fleurs, il créa 38 élixirs qu’il rapprocha de 38 états d’âme humains. Ainsi la peur, l’incertitude, le manque d’intérêt pour le présent, l’hypersensibilité aux idées et influences, la solitude, l’abattement et le désespoir ainsi que la préoccupation excessive envers autrui trouvèrent leurs remèdes dans les 38 élixirs floraux du docteur Bach.
Pour lui, ce sont nos craintes, nos inquiétudes, notre anxiété, qui ouvrent la voie à l’invasion du trouble. Selon cette approche, un être ayant dévié de sa destinée va subir des états d’âme, ou états de pensées négatifs, qui vont influer sur sa santé physique. Quand il y a discordance entre notre Moi supérieur et notre mode de vie, notre personnalité, l’expression de notre ego… Alors se manifestent des souffrances et des états psychologiques négatifs résultant d’une mauvaise harmonisation de soi avec « Soi ». Et des problèmes ou des dysharmonies subtiles s’installent dans le « grossier » : notre corps physique.
Pour trouver la plante qui va vous aider, il faut découvrir l’objet de notre vie
Edward Bach
Aujourd’hui nous savons que 80 % de nos troubles sont d’ordre psychosomatique. La méthode du Docteur Bach s’attaque aux toxines psychiques (ou spirituelles) afin de nous ramener vers le « chemin de la vérité que nous n’aurions jamais dû quitter ». Nos états psychologiques et émotionnels sont donc en grande partie responsables de nos maladies.
La maladie est une forme de manifestation d’une attitude mentale
Edward Bach
Il n’est vraiment pas le seul à penser et cette vision holistique de l’être a été de nombreuses fois validée d’un point de vue énergétique et même physiologique par des pratiques. Car ce qu’il se joue dans notre subconscient et dans notre conscient a une influence directe sur ce qu’il se passe dans notre corps physique.
Dénuée d’effets secondaires, la technique des Fleurs de Bach ne se base pas sur les vertus en tant que telles des plantes (visée de phytologie). Chaque fleur correspond à un profil psychologique nous aidant à mieux nous connaitre et à surmonter nos conflits internes.
Les quintessences florales du Dr Bach agissent sur un plan vibratoire de façon a ré harmoniser l’être en l’aidant à prendre conscience et à accepter certaines émotions négatives afin de pouvoir s’en détacher et retrouver le calme intérieur. Cette technique relie l’homme et la nature en contribuant à la globalité de la personne humaine.
Les techniques de respiration
Ce n’est pas le fruit du hasard si la respiration est l’outil le plus utilisé au monde pour gérer les émotions et le stress, ni qu’elle est l’un des apports les plus méditatif les plus utilisés.
Lionel Coudron
La respiration, est primordiale, tant sur le bien-être psychique et émotionnel que pour la santé physique.
Si la respiration est par essence liée à la vie, par le fait qu’elle assure les échanges gazeux dans nous avons besoin en permanence, elle est bien plus que cela. Son amplitude, sa fréquence conditionne nos états psychiques.
Le souffle permet de diminuer l’hyper excitation du système nerveux orthosympathique et d’augmenter la stimulation du système nerveux parasympathique. Elle permet donc de traiter le stress en profondeur, de favoriser d’état de détente, de diminuer par là-même la présence ou le risque de trouble. C’est un outil thérapeutique qui permet de travailler sur les traumatismes en leur faisant perdre la racine.
Quand la respiration est instable, le mental est instable; quand la respiration est stable, le mental est stable et le Yogi atteint l’immobilité. C’est pourquoi l’on doit maîtriser la respiration.
Hatha Yoga Pradipika – Chapitre II
Tantôt apaisantes, stimulantes, équilibrantes, favorisant l’inspiration ou l’expiration, en position assise ou couchée, les doigts bouchant alternativement les narines, parfois accompagnées de son, les techniques de respiration nous apprennent à reprendre conscience de notre souffle, et de maîtriser notre niveau de stress et nos émotions.
La relaxation
Des formes d’encrassements de notre corps, il en est une, impalpable, interne, immatérielle, celle de l’encrassement de notre esprit, de notre corps mental : l’encrassement psychologique.
Depuis que l’homme est sur terre, et au fur et à mesure de son évolution, il a dû s’adapter.
A l’origine, le stress et notre façon de le ressentir était un réflexe de survie. Il nous permettait de réagir efficacement et rapidement à une situation qui nous mettait en péril (combattre, fuir, réagir, fuir, ou même évoluer).
Notre mode de vie à beaucoup changé et de façon encore plus radicale et accélérée ces deux derniers siècles. Nous sommes soumis à un certain nombre de facteurs de déstabilisation : notre milieu climatique n’est plus celui qui nous est optimal, nous portons le poids de notre patrimoine héréditaire, notre milieu social agit parfois défavorablement sur nous, et nous sommes soumis de façon incessante à des stresses de pollution de natures diverses.
» Le stress c’est la vie »
Selye
Ce nouveau mode de vie induit une mauvaise hygiène de vie (alimentaire, physique et psychologique). Notre nouveau monde, celui que nous avons voulu, nous malmène. Tout va plus vite, plus fort, plus haut. Et au fur et à mesure que le rythme de notre vie augmente, nous sommes de plus en plus sollicités. Tous ces stimuli finissent par nous agresser.
Notre vie psychique est plus intense qu’autrefois. Dans cette société qui nous impose de « bien nous comporter », nous apprenons à composer avec nos émotions sans possibilité de réagir comme notre instinct de l’ancien temps nous l’imposerait. Ces émotions, ces stress, s’ils sont négatifs et ressentis trop fréquemment, trop longtemps, nous fragilisent. Nous dépensons une énergie importante à contrôler ces sollicitations du quotidien, et cette énergie n’est plus disponible pour d’autres fonctions pourtant salvatrices.
Parallèlement, nous sommes devenus plus sédentaires. L’activité permettrait pourtant de relâcher le mental, donnerait l’occasion à notre système nerveux de se ressourcer. Nous compensons nos peines avec une mauvaise alimentation, elle aussi pas sans impact sur notre corps mental.
La relaxation nous offre comme un refuge, un défouloir, comme une porte qui s’ouvre pour nous libérer du trop plain que nous nous imposons dans nos vies.
Relaxation centrifuge
Elle représente une vision occidentale de la ré harmonisation énergétique. Elle est tournée vers l’extérieur. Elle permet d’évacuer les énergies néfastes et de relaxer l’ensemble du corps à partir du système nerveux central.
Son illustration la plus concrète est le sport, ou finalement le besoin que l’on éprouve à faire du sport. Le sport est une recherche inconsciente d’un équilibre énergétique. Il mobilise notre influx nerveux afin d’en ré harmoniser le système.
Le principe est simple : relâcher les tensions non nécessaires en évacuant les mauvaises énergies tout en activant nos ressources énergétiques internes.
« Le muscle est le contrepoids du nerf »
De nos jours, avec notre mode de vie, le sport est de plus devenu indispensable pour lutter contre la sédentarité.
Relaxation centripète
Elle représente une vision orientale de la ré harmonisation énergétique. Elle est tournée vers une recherche intérieure.
Ici, la relaxation est avant tout mentale. Et le yoga en est sa pratique maîtresse. De nombreuses autres méthodes ont d’ailleurs décliné des concepts selon les bases de la pratique du yoga. Le Yoga Nidra est une branche du yoga qui traite de relaxation mentale.
Pantajali, un sage indien dont nous savons très peu de choses, a mis à l’écrit un des textes les plus importants du yoga qui en retrace toute sa philosophie : les yoga sûtras. Le yoga ayant été transmis à l’oral, ces textes permettent de codifier le yoga classique: le râja yoga.
Le deuxième sutra de ce texte est le suivant :
YOGA CHITTA VRITTI NIRODHA
Le yoga est la cessation des fluctuations de la pensée.
Le yoga est l’arrêt du tourbillon de la conscience.
Ici, les fluctuations de la pensée, les tourbillons de l’esprit sont décrits comme allant épuiser notre réserve d’énergie vitale : le PRANA. Via le yoga et l’une de ses composantes, le PRANAYAMA, il est possible d’apprendre à contrôler et maîtriser son énergie, le PRANA.
La seule condition pour la bonne réalisation de cette pratique, c’est qu’elle soit en pleine conscience de cette relation physique et psychique. Elle permet aussi d’activer des schémas positifs dont on connait bien les effets positifs en naturopathie sur le système nerveux, hormonal et le psychisme.